Programme

Notre grand-père Lolo disait souvent : onde caben os xenios, caben os corpos (là où le tempérament s’adapte, le corps s’adapte aussi). Nous nous sommes toujours demandé ce qu’il entendait exactement par là. Il voulait peut-être dire que si un trou est assez grand pour contenir les plus grandes passions, les tempéraments les plus difficiles ou les pensées les plus profondes, il est aussi assez grand pour contenir le corps auquel ils appartiennent. Nous imaginons que notre grand-père parlait peut-être de la mort, mais il y a encore assez de mystère dans ses paroles pour imaginer qu’il parlait aussi d’autre chose, comme des trous dans la vie, dans le passé et dans l’avenir. Des trous dans le temps. Il se peut que Lolo ait parlé de trous immenses mais quotidiens, où le deuil et l’espoir se rejoignent, la colère, la mort, la résistance. Les chansons pourraient être l’un de ces trous, tout comme les contes.

Cette théorie, autour de la déclaration suggestive de Lolo, nous permet de penser que Yéssica et Noor, même dans des territoires totalement différents, se sont retrouvées dans un abyssal réseau de trous. Elles y sont entrées complètement, avec leurs jambes et leurs têtes, leurs souvenirs et leurs fictions. Leurs oeuvres nous montrent, dans cet abîme de trous quotidiens, un lieu où les échos de la violence sont défiés par le confort et la puissance de la terre, du folklore et des petites choses. Pour y parvenir, nous vous invitons à entrer d’abord dans cette cavité qu’est big bang, avec vos tempéraments et vos corps, et que nous puissions tous nous intégrer avec nos images où nous pourrons trouver un peu de réconfort et d’esprit pour affronter les temps passés et les temps à venir.

Ô temps, laisse-moi 

Ô temps, reviens 

reviens 

reviens